On ne roule même pas une heure. On ne va pas vraiment très loin. On ne s’éloigne pas tant que ça. Du coup, je m’attends à trouver un peu la même chose, le même genre de paysages. Perdu. Évidemment. On attaque notre cinquième parc national dans l’Utah. Et une fois de plus, pour moi, c’est une grande claque en pleine face. Je ne pensais pas avoir à nouveau quelque chose de nouveau. Et pourtant… Arches a également sa personnalité propre. La spécialité d’arches, comme son nom l’indique, c’est les arches. J’ajouterais aussi les rochers magnifiques. Il est 15h quand on arrive à l’entrée du parc. On dispose de seulement deux heures avant le couché du soleil. Crève coeur. On ne pourra pas tout voir, c’est sûr. Mais bon… je resterais bien deux semaines de plus en Utah, mais il nous faut bien rentrer un jour…

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Ah oui ! L’autre spécialité du parc, c’est les cailloux en équilibre. Rajoutez une lune magnifique, vous aurez des photos encore plus intéressantes.

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Et puis tiens, pendant qu’on y est, pourquoi ne pas ajouter également une magnifique chaîne de montagnes en arrière plan ? La même que celle que l’on voit depuis Canyonsland. Mais de bien plus près.

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Voilà… une fois que vous avez tout ça, vous pouvez vous promener un peu.

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Évidemment, on n’oublie pas de s’arrêter pour observer les « windows » et « Turret Arche » qui fait face.

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Suite à une erreur de débutant ( « oups, ma batterie de rechange est restée dans la voiture ») vous n’aurez pas le droit aux fenêtres vues au travers de l’arche. Mais c’est bien impressionnant aussi !

De retour à la voiture, après avoir récupéré une nouvelle batterie, roulez cent mètres, arrêtez vous à nouveau. Les arches, franchement, c’est la classe, c’est beau, c’est le fun. Mais bon, on est dans l’Utah, il n’y a plus de limites à rien. Pourquoi ne pas aller voir une arche double ?

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Ouf ! Vous trouvez pas ? Les paysages, les couleurs, l’ambiance… ça reste toujours aussi impressionnant. En fait, c’est rendu trop. On va si vite, qu’on n’a pas le temps de tout enregistrer, de prendre en compte toutes les informations. On arrive soudainement à information. En même temps. Le cerveau se la joue « carte mémoire full ». Besoin de s’arrêter, top, fini, on se calme ! Il y a, je pense, une bonne quinzaine d’arches dans le parc. Après avoir trouvé l’endroit où naissait les rochers percés en Oregon, il semblerait que je viens de trouver l’endroit où naissent les arches…

On n’a pas le temps de tout faire, autant s’arrêter là. On s’en offre juste une petite dernière. La plus célèbre, la plus connue, la plus photographiée. « Delicate Arche », que l’on trouve, entre autre, sur toutes les plaques d’immatriculation de l’Utah. Il y a une marche d’une bonne heure pour aller la voir de prêt. Ou une de cinq minutes, pour la voir de loin. Devinez laquelle on a pris ?

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C’est sûr que d’ici, on perd la vue sur les montagnes magnifiques vues au travers de l’arche. Par contre, on gagne la vue « y a du monde » sur la deuxième photo. On est un froid (mais certes ensoleillé) dimanche après midi de la mi novembre, une heure avant le couché du soleil. Et pourtant, il y en a encore pas mal de touristes !

Et puis hop, ça y’est, c’est fini. Le moment « touriste » se termine soudainement. Après trois mois et demi, après ce dernier « dernier souffle » dans le sud de l’Utah. Après cette dernière petite semaine à prendre mon temps, tout se termine, soudainement. Je suis heureux, je suis content. Je l’ai décidé. Je suis prêt à passer à autre chose. On peut quitter le parc en toute tranquillité.

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Le gars qui aime conduire a pris le dessus sur le gars qui aime faire des photos. Danielle l’a fait remarqué à plusieurs reprises, mon cerveau est capable de virer sur un trente sous de façon redoutable (expression québécoise que j’aime énormément, « virer sur un trente sous » signifie, vous l’avez deviné, faire un coq à l’âne, passer soudainement complètement à autre chose). J’ai envie de conduire. Ça me démange. Ça me fait envie !

On s’arrête à Moab, la ville juste à côté ; j’avais un dernier petit truc à vérifier sur internet ; un contrat sur lequel je travaille et que je devais envoyer. Et puis en traversant la ville, je vois un restaurant buffet à volonté. Nouveau virage du cerveau. Me semble qu’un « all you can eat » là immédiatement, ça serait parfait. Danielle embarque immédiatement. On rentre dans le restaurant, pour apprendre dépités que le buffet, c’est juste à midi. On se consulte. C’est malin. Maintenant, on a tout les deux envie d’un buffet !

Vous le savez, il n’y a pas de problèmes, il n’y a que des solutions. On est dans une ville assez touristique, alors on regarde ce que google nous réserve. Un seul « all you can eat » en ville, et c’est juste sur de la pizza. Ça ne nous inspire pas. Le gars qui aime conduire à pris le dessus sur le gars qui aime prendre des photos. Il fait nuit, mais c’est pas grave. À deux heures de route d’ici, à Grand Junction, il y en a un de buffet à volonté. On se regarde… let’s go ! Il faut bien commencer à rouler à un moment !

Bonne musique, motivation, enthousiasme… on se retrouve à l’entrée du buffet deux heures après, avoir un grand sourire. Et j’avoue que je fais une razzia. C’est l’avantage d’aller dans un buffet, en ayant faim, et en ayant beaucoup de choix. De bons choix. De qualité. On ressort tout les deux en ayant trop mangé, mais heureux !

Il ne reste plus qu’une décision à prendre. Continuer la route, toujours de nuit, ou s’arrêter là. Le gars qui fait des photos reprend un peu le contrôle. C’est quand même un peu dommage de traverser le Colorado sans rien voir. Il y avait une heure de repos, 15 kilomètres plus tôt. On fait un petit retour en arrière. Gigantesque parking, plein de camions. Le Pourquoi Pas ? se sent tout petit au milieu de tout ça, mais nous on se sent confortable. Et moi, je suis tout excité. Demain, j’ai 1450 kilomètres qui m’attendent. 900 miles. Ça va être intense !