Un autre réveil bien tranquille sur une aire d’autoroute. L’un des tout derniers. Un départ tout aussi tranquille. Et une autoroute qui nous amène jusqu’à Saint Louis, à une heure de route d’ici.

Comme toutes les villes nord américaines, on slalome d’une autoroute à l’autre, se dirigeant vers le centre ville. Et puis finalement, l’arche apparaît enfin. Définitivement plus impressionnante et plus grande que ce que j’aurais pensé.

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L’arrivée sur l’arche est l’occasion de découvrir le plus horrible plan d’urbanisme que je n’ai jamais vu jusqu’à présent. Ce qui n’est pas peu dire, considérant que j’ai vu un certain nombre d’horreur en Amérique du Nord. Et en France aussi, accessoirement.

Il y a une rivière assez importante qui traverse la ville ; le centre ville, évidemment, est au niveau de la rivière. Les gens, par contre, n’ont aucun accès aux berges. C’est juste un énorme boulevard urbain, à la gloire des voitures, avec un parking gigantesque où sont envoyés tout les touristes venus voir l’arche. Par curiosité, on ne se gare pas tout de suite ; on fait un premier tour de l’arche. Celle-ci a été construite, en même temps qu’un parc commémoratif, pas très grand, avec pas grand chose, et surtout séparé du reste de la ville par un deuxième boulevard urbain, semi enterré. Bref, cette arche magnifique est entourée de deux boulevards urbains qui la sépare complètement du reste de la ville et de la rivière. Il n’y a pas à dire, c’est bien dommage.

Après en avoir fait le tour à moitié, on découvre un parking gratuit, pour les personnes qui veulent aller visiter l’église. Interdit, par contre, aux visiteurs de l’arche. Ça tombe bien, nous on voulait visiter l’église. Pas l’arche. Hum…

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Enfin, puisqu’on est là, pourquoi ne pas aller jeter un petit coup d’oeil sur l’arche quand même, non ? Parce que personnellement -je sais je l’ai déjà dit – je la trouve magnifique. Et extrêmement photogénique.

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Evidemment, après avoir visité toutes ces tours, il était hors de question que je passe à côté de la possibilité d’aller faire un tour au sommet de cette arche. Sauf qu’évidemment, une arche, c’est pas verticale. Alors l’ascenseurs, à l’intérieur, est un peu particulier. C’est plus un genre de montagne russe. On s’entasse joyeusement dans une mini capsule de secours de vaisseau spatiale, et on prie très fort que l’on va arriver en vie en haut.

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En haut, l’espace est extrêmement réduit, mais la vue est quand même intéressante (le parc côté ouest, avec un boulevard urbain que l’on devine, le parking de l’église, avec Pourquoi Pas ? et un boulevard que l’on comprend mieux, et le bord de l’eau côté est).

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Je suis également un peu déçu par le centre-ville de St Louis. Je me serais attendu à une ville plus grande que ça. Mais non.

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Je redescends, content et déçu. Content de l’expérience. Content d’avoir vu l’arche et tout ce qu’elle symbolise. Content pour le côté assez inusité de la visite. Mais très clairement déçu par la ville. Je ne sais pas pourquoi je m’attendais à mieux… au pied de l’arche, il y a un musée relativement bien conçu sur le peuplement de l’ouest, mais on ne se sent pas plus inspiré que ça. Alors à la place, on fait quelques pas rapide en centre ville, histoire de faire quelques dernières photos, puis on reprend la route.

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Il nous reste encore quelques heures d’une route on ne peut plus passionnante…

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… avant de finalement arriver à Cowden, au fin fond du milieu de nul part, dans l’Illinois. Là où habite la mère de Danielle, et quatre autres de ses frères et soeurs. Jasmine (que Danielle m’a épelé, parce qu’ils prononcent Jazzmen, et que c’était, somme toute, un prénom relativement surprenant pour une fille), qui a 11 ans est la plus vieille encore restante à la maison, Austin et Dustin, les jumeaux, et Blake qui est le plus jeune, à 7 ans. Je m’y retrouve pas trop mal dans les noms, à ma grande surprise. Tellement concentré à me rappeler quel enfant est qui, par contre, que j’ai oublié le prénom de la mère. Le père, sauf erreur, s’appelle Jim, et arrivera un peu plus tard.

Une fois de plus, c’est un plaisir de voir tout ces gens heureux de se retrouver. Le Pourquoi Pas ? est du pour un changement d’huile depuis quelques temps. Je prends donc ça comme excuse pour laisser tout le monde se retrouver dans l’intimité, et je reviens une heure plus tard, avec un van prêt à affronter les derniers kilomètres.

Danielle m’a expliqué à plusieurs reprises à quel point sa famille est intense. À vrai dire, je m’en doutais ; j’imagine facilement à quoi ça peut ressembler une horde d’enfants dans tout les sens. Observer les quatre derniers est extrêmement intéressants. Jasmine est rendue, à son tour, la plus vieille. Mais les deux jumeaux, en garçons qui se respectent, aiment avoir l’impression de tout contrôler tout. Ça crée une interaction des plus intéressantes.

Je sors un peu toutes mes bricoles du van. Balles et massues de jonglage, djembé, etc… pour le plus grand plaisir des enfants. Tout le monde rigole et s’amuse bien, dans une folie complète. Le van en lui même est un outil de fascination. Avec le toit ouvert, ils s’amusent à grimper un peu dans tout les sens. Et finissent avec la permission de tous écrire leur nom dans un des ronds verts du van. Ça se calme un peu sur le moment du souper, que tout le monde prend un peu partout ; là encore, le chaos semble se gérer par lui même. La mère de Danielle a évidemment l’habitude de cuisiner par kilotonnes, et on mange excellemment bien. Là encore, un gâteau au chocolat a été préparé pour fêter le retour de Danielle, et une fois de plus, on mange super bien.

En fait, je me rends compte que faire le chemin de retour avec Danielle a donné une toute autre dimension à mon voyage. Là où j’étais préparé psychologiquement à manger des pâtes au fromage sur des aires d’autoroute, on fait le tour de sa famille qui nous accueille à bras ouvert, avec d’excellents repas. Ça rend, je dois bien le reconnaître, le voyage retour beaucoup plus intéressant et agréable ! Danielle me dit, à un moment, qu’elle est surprise de l’accueil que sa famille me réserve à moi, son ami qui conduit. Je lui explique qu’en même temps, pour eux, je suis le gars qui permet à tout le monde de revoir la fille qu’ils n’ont pas vu depuis un an, et que dans ce contexte, je pars quand même avec un net avantage pour être aimé de tout le monde ! Une autre soeur de Danielle, Megan, qui a quitté la maison il y a quelques temps, vient passer la soirée avec nous. Toute heureuse également de revoir Danielle.

La soirée n’est pas si froide que ça, et Jim a préparé un magnifique feu de camp en arrière de la maison. Toute la famille demande à Danielle de chanter ; elle va chercher sa guitare, j’en profite pour attraper mon djembé pour l’accompagner discrètement. Et évidemment, toute la famille demande la même chanson. « Twelve Munchkin ». La toute première chanson qu’elle a écrite, et qui parle de tout ses frères et soeurs. La chanson est extrêmement touchante, et est accessoirement l’une de mes préférées de toutes. Elle jouera quelques chansons ; comme à chaque fois, j’ai vraiment plaisir à l’accompagner discrètement. Quelques amis du voisinage passent dire bonjour à un moment. Tout le monde est vraiment surpris par le djembé. Ce qui, pour moi, est un instrument on ne peut plus classique, et une nouveauté parfaitement inconnue ici. Je fais donc une démonstration plus rapide et plus bruyante, qui plaît beaucoup aux enfants comme aux adultes.

Et puis Danielle a aussi raconté à tout le monde que je savais cracher du feu ; et ça, évidemment, les enfants ils veulent voir. Je ferais donc une démonstration, sous un certain nombre de paires d’yeux hallucinés. Jouer du djembé et cracher du feu, c’est quand même pas mal efficace pour impressionner des enfants !

La soirée se termine tranquillement. Les enfants vont se coucher. On suit pas très longtemps plus tard. Je sens la fatigue qui s’accumule lentement depuis Portland, où j’avais rechargé les batteries. J’imagine déjà la longue sieste qui m’attend à mon retour à Montréal ! Mais pour le moment, dans l’espoir d’avoir un peu plus de tranquillité demain matin, on dormira à l’abris dans le van !